LAURÉAT NATIONAL 2019
CONCOURS ATELIERS D’ART DE FRANCE – CATÉGORIE création
Dans un Jura traditionnellement associé à la tournerie sur bois, Mathisse Dalstein fait figure d’ébéniste iconoclaste. A défaut de travailler le bois que l’on trouve à foison dans la région, il extrapole celui qui a déjà vécu. Chez Emmaüs de Norges-la-Ville, un centre de tri alimenté en rebuts de bois par les déchèteries du Grand-Dijon, il trouve la matière première de ses meubles et de ses créations artistiques. Dans un Jura traditionnellement associé à la tournerie sur bois, Mathisse Dalstein fait figure d’ébéniste iconoclaste. A défaut de travailler le bois que l’on trouve à foison dans la région, il extrapole celui qui a déjà vécu. Chez Emmaüs de Norges-la-Ville, un centre de tri alimenté en rebuts de bois par les déchèteries du Grand-Dijon, il trouve la matière première de ses meubles et de ses créations artistiques.
« Des bois massifs le plus souvent, qui ont tous un « grain », une particularité, des traces d’usure… Des perles, en somme ! ». Les essences sont multiples, issus d’objets totalement disparates. C’est cette diversité de matière, autant que la palette des couleurs, qui fait la beauté de ses marqueteries en volume, harmonieuses malgré leurs dissonances. « Je cherche des éléments qui coïncident et crée un jeu graphique ». Ainsi le cabinet C18-1, presque un trompe-l’oeil. Le coffre repose sur une structure filaire si légère qu’elle disparaît au profit du monolithe. Les éléments en bois, assemblés un à un à la façon d’un puzzle, ont tous une origine singulière que Mathisse Dalstein répertorie de mémoire : les lignes dynamiques en noyer américain sont issues d’une tête de lit, ces fragments en érable blanc proviennent de touches de piano…
Dans un meuble recomposé, l’ébéniste valorise autant les rebuts eux-mêmes que les histoires portées par la matière. « Et même les savoir-faire avec lesquels les pièces d’origine ont été conçues ». Sensible au développement durable, Mathisse Dalstein mène aussi avec Emmaüs des projets collaboratifs. Il est notamment formateur pour les compagnons de l’association auquel il enseigne la confection d’objets. Originaire de Dijon, il est aujourd’hui en résidence à Moirans-en-Montagne dans une pépinière d’entreprises avec trois autres artisans d’art, à proximité du lycée Pierre Vernotte où il a décroché son DMA. Un lien étroit le lie aux jeunes diplômés qu’il accompagne dans leurs premières démarches professionnelles. « Nous sommes tous très attachés au bois, dans un territoire qui respire cette matière ».
