LAURÉATE NATIONAL 2017
CONCOURS ATELIERS D’ART DE FRANCE – CATÉGORIE patrimoine
Le jury national du concours Ateliers d’Art de France a choisi de récompenser Coline Leclerc, de la région Hauts-de-France, pour sa restauration de l’œuvre Le sacre de Rama. Chacun des lauréats a présenté sa pièce et son parcours au sein du Salon International du Patrimoine Culturel aux 8 membres du jury, issus du milieu des métiers d’art et de la culture sur le stand dédié au concours. Le jury a ensuite délibéré et s’est accordé sur la maîtrise technique de toutes les étapes de restauration, ainsi que le travail remarquable de recherche engagé par Coline Leclerc pour respecter l’œuvre restaurée.
Le sacre de Rama est une peinture sous verre indienne. La définition la plus proche de cet objet peu commun est la suivante :
« Est défini comme peinture sous verre tout décor qui adhère directement au verso d’un support transparent et qui se contemple à travers ce dernier en lumière réfléchissante.» Elle évoque la grande épopée du Ramayana, rédigée par Valmiki entre 300 et 200 avant J.C., 24 000, qui relate vie du prince Rama, une des incarnations du dieu Vishnou (le dieu protecteur de la triade de l’hindouisme). Cette peinture sert de support à la lecture des textes sacrés. La scène se passe dans un temple. Au centre, Rama, le dieu avatar de Vishnou est aux côtés de sa femme Sita. Ils sont entourés des frères de Rama : Laksman, Bharat et Shatrughna. À gauche de la scène se placent les rishis qui bénissent le couple royal.
L’oeuvre complète se compose de matériaux rarement rencontrés en art graphique, en plusieurs couches : le verre soufflé à la bouche (bulles de fabrication) ; la peinture appliquée sur ce dernier ; les feuilles métalliques de la dorure (cuivre) ; 46 morceaux de papiers de formes et de tailles différentes, teintés de couleur verte et collés ensemble par de la colle protéinique ; du papier de bordage qui sert à maintenir les feuilles de papier au verre ; une carte dorée qui comble les lacunes de la dorure ; un carton épais ; une toile noire qui maintient toutes ces couches entre elles et un cadre.
Sa restauration complexe a dû démarrer par un relevé des altérations et par l’étude de leurs causes, pour proposer des solutions de restauration et de conservation. Plusieurs tests ont été effectués pour prendre les meilleures décisions.
S’en sont suivies plusieurs étapes de restauration : dépoussiérage, nettoyage du verre, consolidation du verre, démontage des papiers, consolidation de la couche picturale sur le support d’origine, nettoyage des papiers seuls, traitement de la dorure, doublage des papiers, comblement des lacunes, retouche, montage et enfin conditionnement de l’œuvre. Un travail de longue haleine qui aura permis de rendre à cette œuvre complète et complexe sa lisibilité.
