Les actualités de la Maison des Métiers d’Art

Visages, corps, présences. La Maison des Métiers d’Art de Pézenas vous invite à découvrir, dans sa mezzanine, une exposition collective dédiée à la figure humaine. Du 1^er octobre au 31 décembre 2025, les céramiques et bronzes de six sculpteurs se rencontrent pour donner vie à une pluralité de regards sur l’humanité.

Chaque sculpture explore la diversité des formes, des attitudes et des symboles du corps et devient un territoire d’émotions, de mémoire et de symboles, qu’il soit abordé dans une dimension classique, contemporaine ou plus ethnographique.

Les créations d’Olivier Bertero convoquent une antiquité contemporaine où se croisent civilisations réelles et imaginaires, donnant naissance à des figures féminines puissantes et oniriques. Catherine Giroud (Ciem) traduit en Raku une sensibilité libre et sensuelle, où l’expérience intime se mêle à une quête poétique. Inspiré par ses voyages et ses rencontres, Christian Lionnet façonne des portraits vibrants d’ethnies africaines, empreints d’âme et de mémoire. Béatrice Pothin Gallard révèle, à travers ses bronzes, l’élégance intemporelle du corps vivant, capturant le mouvement et la grâce. Vincent Tournebize inscrit dans la terre la vitalité des postures féminines, célébrant la fécondité et l’authenticité des gestes. Enfin, Marie-Hélène Vallade-Huet modèle des personnages sobres et poétiques, marqués par la gravité et la rêverie.

« Portraits d’humanité » offre ainsi un panorama sensible de la diversité humaine, où chaque œuvre devient un miroir de nos origines et de notre imaginaire collectif.

Fidèle à sa mission de valorisation des savoir-faire locaux, la Maison des Métiers d’Art met chaque mois en lumière un talent de son territoire.

Infirmière en psychiatrie durant de nombreuses années, Nathalie Lagier a longuement accompagné la parole, les silences et les fragilités humaines. Un jour pourtant, elle ressent la nécessité d’un autre silence : celui, dense et apaisant du travail de la terre.

C’est ainsi qu’elle s’engage dans une formation en céramique, où elle découvre la terre sigillée. Cette rencontre est un choc, une émotion presque physique. La subtilité de cette matière, sa capacité à capter la lumière et à inviter à la contemplation, ouvre pour elle un nouveau chemin intérieur.Exploratrice de la matière, Nathalie récolte elle-même ses argiles dans la nature, dans une démarche respectueuse de l’environnement. Après un patient travail de décantation, elle ne conserve que les particules les plus fines, ces « laits d’argile » qu’elle applique délicatement sur ses pièces tournées ou modelées. Chaque forme est longuement polie, dans un geste lent, méditatif, presque rituel. Vient ensuite la cuisson, moment décisif où la flamme inscrit sur la surface une empreinte imprévisible. Chaque pièce naît ainsi du feu, unique, habitée de paysages intimes que chacun peut s’approprier. Comme un tableau silencieux, la terre sigillée raconte des histoires mêlant douceur, intensité et poésie minérale.