LAURÉAT 2018
Prix de la jeune création métiers d'art
Steven Brunel doit beaucoup à la rencontre orchestrée par sa grand-mère quand à 19 ans il n’avait pour tout bagage qu’un bon coup de crayon et une tendance au dilettantisme. Invité dans l’atelier du graveur ciseleur et Meilleur Ouvrier de France Marc Fabre, il tombe d’emblée amoureux de la ciselure qu’il interprète comme l’art du tatouage sur métal. Il intègre malgré son jeune âge l’Institut Régional pour les Métiers d’Art et la Création Contemporaine (IRMACC) à Saint- Étienne, pour une formation en alternance avec l’atelier et se met « sérieusement au travail, passionné par ces gestes minutieux qui restituent jusqu’aux plus fins des détails ».
Aujourd’hui, sur les plaques d’argent, de laiton ou de cuivre, il grave, d’un trait précis de dessinateur, de petits mondes presque surannés pleins de fleurs et d’animaux, puis les transforme en bijoux ou en miroirs. Il sait aussi redonner vie à des objets anciens en les agrémentant d’un ornement de métal gravé en taille douce et incrusté dans le bois.
Travaillant toujours le contraste entre la préciosité de la scène et quelque message sous-jacent « un peu militant, contre toutes les violences possibles », qu’il prenne pour support une boîte à bijoux ou un fusil, objet luxueux dont il aime les matériaux nobles. Chaque exposition est l’occasion de présenter ses pièces fétiches, vases ou couteaux, coupe-papiers et bracelets, et de révéler au public les infinies possibilités de la ciselure, dans ses techniques et ses rendus tout en nuances. « Cela permet aussi d’expliquer la valeur d’un objet, qui repose sur la précision du travail : une heure pour un cm 2 de gravure, c’est très long ! »
Il a exposé sur le Salon International du Patrimoine Culturel en octobre 2018.
